Texte de l'Evangile

Année B

Dimanche des Rameaux

Evangile  selon saint Marc – Chapitre 11 verset 1 à 10

Lorsqu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples et leur dit : « Allez au village qui est en face de vous. Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis.

Détachez-le et amenez-le.

Si l’on vous dit : ‘Que faites-vous là ?’, répondez :

‘Le Seigneur en a besoin, mais il vous le renverra aussitôt.’ »

Ils partirent, trouvèrent un petit âne attaché près d’une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachèrent.

Des gens qui se trouvaient là leur demandaient : « Qu’avez-vous à détacher cet ânon ? »

Ils répondirent ce que Jésus leur avait dit, et on les laissa faire.

Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus.

Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs.

Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient :

« Hosanna !

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père.

Hosanna au plus haut des cieux ! »

Les clés de la Parole

Je vais décrire maintenant comment le texte (La Parole) se révèle à moi progressivement.

Ce sont comme des « clés » qui permettent d’entrer dans d’autres dimensions insoupçonnées du texte.

Il s’agit de ma vision personnelle. Chacun est invité à effectuer ce « voyage » dans la Parole.

Etant par fonction amené à commenter ce texte. Je trouvais intéressant de partager ma manière « d’ouvrir » le texte et de « délivrer » au bout de ce chemin une homélie. 

Ma conviction : l’Evangile est la Parole de Dieu. Sa richesse est multiforme, multi dimensionnelle.

Jésus est le Verbe de Dieu. Il est LA PAROLE personnifiée.  C’est une personne vivante qui souhaite vous parler et me parler. 

Une telle démarche est toujours une aventure passionnante car si notre Dieu semble être « un Dieu qui se cache », Il aime nous enseigner et se révéler !

Colorisation du texte

Avant toute chose, je prie.

Puis, je lis attentivement tout le texte.

Ensuite, je colorise les mots ou les groupes de mots qui attirent mon attention, qui m’intriguent ou me choque même !

[…]Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. […]

[…] Détachez-le et amenez-le.

[…]‘Le Seigneur en a besoin, mais il vous le renverra aussitôt.’ »[…]

[…] Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus.[…]

[…]« Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! […]

L'Evangile parle d'un âne

C’est une monture pour le moins insolite. J’ai donc effectuer une recherche sur l’âne dans la Bible.

  • Je découvre qu’il est cité un très grand nombre de fois dans la Bible (90 fois).

    L’âne est donc un animal important . Il représente une richesse de sens que j’ignorais.

  • En effet, l’âne était la monture des princes et des chefs, Juges 5.10 ; 10.4. Il s’agissait notamment des ânesses  blanches.

Que trouve t-on au livre des Juges 5.9-10 ?

  • Le cœur va aux chefs d’Israël, à ceux du peuple qui s’offrent librement. Bénissez le Seigneur !
  • Vous qui montez des ânesses blanches, vous qui siégez sur des tapis, et vous qui marchez sur la route, parlez !

-> Cette monture révèle donc la personnalité de Jésus. Cette monture humble est celle d’un homme qui « s’offre librement » et aussi celle d’un « chef ». Quel bel éclairage !

 

Que lit-on au Livres de Juges 10.3-4 ?

  • Après lui, ce fut Yaïr de Galaad qui jugea Israël pendant vingt-deux ans.
  • Il avait trente fils qui montaient trente ânons et possédaient trente villes, qu’on appelle encore aujourd’hui les Douars de Yaïr, au pays de Galaad.

-> C’est aussi celle  d’un Juge et d’un maître.

La signification cachée de cet âne "sauvage"

L’Evangile précise un fait surprenant qui ne semble pas avoir d’intérêt. L’Evangéliste l’évoque cependant ! Cela doit donc avoir une signification : personne ne s’est encore assis dessus  » !!

C’est insolite et étrange ! Pourquoi cette précision ?

Il y a une analogie entre le cheval et l’âne qui s’effectue dans mon esprit à ce moment là !

Un cheval sur lequel personne ne s’est encore assis doit être « dompté ». Le cheval est considéré comme « sauvage » et tout un travail est nécessaire pour lentement l’approcher. Ensuite après un long processus de dressage quelqu’un pourra s’assoir dessus !

La Bible évoque explicitement la notion « d’âne sauvage » !

Il est dit au livre de Job 11:12 la parole suivante :

 “Un écervelé peut accéder à la raison, un ânon sauvage devenir un “homme !

Ici l’âne représente l’homme comme sans éducation « spirituelle ».

En quelque sorte l’homme n’ayant pas encore reçu d’enseignement !

Dans notre langage d’aujourd’hui, il pourrait s’agir d’une figure de « catéchumène » !

C’est à dire de quelqu’un  entré dans une démarche pour recevoir notamment une initiation spirituelle.

Cela donne un relief tout à fait étonnant à cet Evangile et à la signification de cet âne !

 

Jésus a besoin de cet âne

Jésus demande à ses disciples de détacher cet âne et de l’amener à Lui. Nous comprenons que Jésus invite l’humanité, chaque homme à sa rencontre ! 

Ce geste est chargé de significations. Il évoque une nouveauté, un  changement d’état. D’expérience, un tel évènement dans la vie d’une personne est de nature à la changer radicalement.

Jésus veut avoir besoin de nous !

Un âne revêtu de manteaux

 Cet âne est revêtu des manteaux des disciples précise l’Evangile pour permettre à Jésus de s’y installer plus confortablement mais un sens beaucoup plus spirituel se dégage désormais de cet âne sauvage de

cette humanité en devenir ..

Ce texte regorge de détails qui en disent plus longs qu’il n’y paraissent ..

Le manteau dans la Bible exprime un sens profond et en l’occurrence si cette « figure » de catéchumène  est revêtue de manteaux cela exprime une nouvelle qualité. 

Quel est le sens attaché au manteau d’un point de vue plus spirituel?

Une ânesse qui parle

Il y a dans la Bible un récit d’une ânesse tout à fait exceptionnelle . Il s’agit de l’ânesse du prophète Balaam !

Cet ânesse percoit l’invisible et parle ! C’est unique dans toute la Bible !

Il est devenu clair pour moi que ce nouveau « vêtement  » est le signe du baptême  !

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Et voilà que Jésus s'assoit dessus !

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Il est devenu clair pour moi que ce nouveau « vêtement  » est le signe du baptême  !

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Marie

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Il est devenu clair pour moi que ce nouveau « vêtement  » est le signe du baptême  !

Homélie

Une découverte surprenante

J’ai fait une découverte surprenante à la lecture de l’Évangile des Rameaux de ce jour. Je souhaite la partager avec vous. Une phrase curieuse à première vue assez banale a attiré mon attention…

Jésus envoie deux de ses disciples et leur dit : « Allez au village qui est en face de vous. Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché sur lequel personne ne s’est encore assis.

Voilà la petite phrase en question “ Un petit âne attaché sur lequel personne ne s’est encore assis ”.

Je suis allé chercher dans la Bible ce qui est dit à propos des ânes…
L’âne est un animal très singulier, il est mentionné plus de 90 fois dans la Bible…
L’âne, en Occident, n’a pas vraiment hérité d’une réputation de noblesse et de distinction… c’est le moins que l’on puisse dire.
Nous avons plutôt en tête des sobriquets et autres images réductrices qui le caractérisent : entêté comme un âne…ou encore le fameux bonnet d’âne…

Il nous faut donc nous plonger dans cette culture orientale pour bien saisir le sens ! Car dans cette culture, dès les premiers temps, l’animal aux longues oreilles fut tenu en grande estime. En effet, l’âne était la monture des princes et des chefs.(Juges 5.10 ; 10.4).

Il s’agissait notamment des ânesses  blanches.

Une libération

Que lui arrive-t-il donc à cet âne sauvage !

Détachez-le, amenez-le  !

Merveille !

Je suis ce petit âne sauvage “attaché” que le Seigneur fait détacher et entraîne à sa suite.”

Quelle belle évocation pour nos catéchumènes et nous même !

Le Seigneur vient vous détacher, nous détacher !!

Il vient nous libérer de nos servitudes quelles qu’elles soient !

L’invitation bien sûr c’est de se détacher du vieil homme !

“Sors” disait Jésus à Lazare et “Délié le“ disait-il au disciple !

« Détachez-la, amenez-le “

C’est la même signification !

Cet Evangile est un florilège d’actes de libération !

L'Homme évangélisé

Revêtu de manteaux

L’Evangile nous précise qu’Il est revêtu en premier lieu des manteaux des apôtres .

Et voilà que cet “âne” , “l’homme” à advenir est d’abord revêtu des manteaux des disciples Apôtres, c’est-à-dire de l’Eglise.

Comprenons qu’il est revêtu de l’enseignement des apôtres. C’est une figure de l’homme évangélisé.

Le signe du Baptême

Jésus monte sur cet âne

Jésus ensuite s’assoit sur cet âne, il le couvre de sa grâce. J’y perçois le signe du baptême. Nous sommes revêtus du Christ !!

Une entrée triomphale

Enfin, Jésus entre triomphalement dans Jérusalem sur cet âne.

Quel chemin ?

Ici, le jour des Rameaux, l’ânesse ne stoppe pas la route comme au temps de Balaam, comme pour dire : oui, il faut y aller; ce sera dur, n’écoute pas seulement cette foule, ne dévie pas de ton chemin, tu vois, je te porte jusqu’au bout.

Le Seigneur a besoin de cet âne plutôt que la foule.

Le Seigneur veut avoir besoin de nous, figuré par cet âne, désormais enseigné. Nous sommes cet âne sauvage enrichi de la Grâce, nous avons choisi d’être conduit par son Evangile…et nous sommes associés à l’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem.

Cet âne revêtu du Christ est une figure de l’Homme renouvelé conduit par Jésus et entrainé avec lui à entrer dans Jérusalem vers la victoire.

Mais cette montée triomphale est immédiatement suivie de l’Evangile de la Passion.

 

Notre mère l’Eglise nous laisse percevoir par cette juxtaposition de récits que ce triomphe est de courte durée. La passion est déjà en toile de fond…

Marie s’avance muette comme son fils, le cœur uni à Lui. Elle sait déjà que cette montée sur cet âne sauvage lui rappelle sa fuite en Egypte, la vie de son fils étant alors déjà menacée.

Il ne s’agit plus de fuir car l’Heure sainte s’avance, elle ressent dans son cœur qu’elle est proche.

L’âne sauvage, compagnon de voyage proche de la volonté de Dieu est fier d’être associé à la marche du Roi Seigneur sur des chemins au service de la bénédiction et de la paix.

Bibliographie

Découvrir d'autres homélies

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires