Texte de l'Evangile

Vendredi Saint

Evangile selon saint Jean – Chapitre 18 verset 1 et 19 à 42

Homélie

Frères et sœurs, je vous invite ce soir à nous décentrer radicalement de nous-même et à nous centrer sur Jésus.

La première lecture d’Isaïe nous dit, à propos de Jésus « C’étaient nos souffrances qu’il portait…le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures nous sommes guéris » (Isaïe 53, 3,4).

Et encore ce passage « il portait le péché des multitudes et il intercédait pour les pécheurs » (Isaïe 53, 12).

Autrement dit, nous avons tous, hormis Marie, contribué à des degrés variables à conduire Jésus à la croix.

Et nous entendons dans l’Evangile de ce soir :

« Et lui-même, portant sa croix, sortit… »

Ce soir, je veux entrer en intimité avec Jésus. Dans l’intimité de Ses plaies. Puisque je suis responsable, pour ma part, de la Passion de Jésus, je m’approche en tremblant avec émotion et dévotion de ses plaies.

Jésus, lui-même, m’invite à le faire. Nous nous souvenons de sa parole à l’Apôtre Thomas, « Avance ton doigt…avance ta main ». C’est toi Seigneur qui m’invite à venir visiter tes plaies.

Alors la plaie dans laquelle j’ai choisi d’entrer avec vous ce soir, d’avancer ma main est celle de l’épaule de Jésus.

C’est une blessure moins connue mais très douloureuse car elle s’est élargie, est devenue béante à mesure de la progression de Jésus sur son chemin de croix.

J’ai choisi la plaie de l’épaule parce que c’est la plaie de tous nos chemins !

Le chemin qui n’en finit pas. Le chemin dans lequel nous pouvons nous sentir emprisonnés.  Cette galère que nous devons supporter lancinante !

Et c’est aussi le chemin de toutes nos chutes, certaines où nous aimons nous y complaire !

 

Chaque pas est un choc qui déchire un peu plus l’épaule du Christ. Et Jésus tombe pour la première fois et la croix s’abat lourdement sur lui et cisaille son épaule. Et cela recommence quelques pas plus loin. Jésus se relève à chaque fois et s’arque boute comme il le peut.

C’est la blessure qui a fait dire à Jésus :« Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive » (Luc 9,23)

Alors ces blessures vont me « parler » comme elles ont parlé à l’apôtre Thomas.

 

Que disent -elles ? « le châtiment qui nous rend la paix est sur lui. » (Is 53,7), « Par ses blessures, nous sommes guéris »

 

Je reprends l’Ecriture pour bien me faire comprendre à propos du mystère des plaies de Jésus :

Lettre de saint Jean (4-10)

Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés

 

Dans l’épître aux Colossiens, (1 : 20).

19 Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude

20 et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel.

 

Les souffrances consenties par Jésus sont un abîme…Comprenez que l’amour donné par Jésus est un abîme, infini !

Ma brûlure, mon péché est vaincu par ce feu d’amour plus grand que mon petit feu à moi !

 

L’échange est le suivant : Mon amour déréglé contre amour divin parfait. 

 

Quand Jésus monte au ciel, il apporte un cadeau au Père.

Quel est ce cadeau : ses plaies !

Il ne faut pas que nous ayons peur de demander pardon parce que le Père pardonne toujours, il voit notre péché, il regarde les plaies de Jésus, et il pardonne !

Il voit notre péché, il voit l’amour infini que Jésus a manifesté, leur valeur infinie, non pas notre bonté mais la bonté infinie de Jésus. Et il pardonne.

En d’autres termes encore

Lorsque nous sommes dans le sein de Jésus, dans ses plaies, nous sommes cachés en Lui, nous sommes En Celui qui justifie les pêcheurs alors notre âme est considérée comme justifiée à cause de Jésus.

Vous comprenez la Bonne Nouvelle contenue dans cet Evangile ! La colossale Bonne Nouvelle pour nous ! Mystère insondable de l’amour divin qui transforme la méchanceté des hommes en un torrent de grâces salutaires !

 

Un prêtre me confiait un jour une réflexion que je n’ai jamais oubliée !

« Tant que tu aimes ton péché, tu n’en es pas délivré ! »

Alors il n’y a pas 36 solutions !

Je vais considérer la plaie de l’épaule de Jésus et je vais me permettre d’y ajouter une chose mais mon propos ne veut pas nous situer dans l’insoutenable mais dans l’amour vrai de notre Dieu. C’est Jésus qui le confie à Saint Bernard de Clairvaux, Notre-Seigneur lui dit :

     « J’eus, en portant la Croix, une plaie profonde de trois doigts et trois os découverts sur l’épaule. Cette plaie qui n’est pas connue des hommes m’a occasionné plus de peine et de douleur que toutes les autres. Mais révèle-la aux fidèles chrétiens et sache que quelque grâce qui me sera demandée en vertu de cette Plaie, leur sera accordée. »

 

Alors je vais peut-être chuter une fois, deux fois, encore et encore parce que je me suis installé dans mon péché et que « j’aime ce péché-là » et/ou que je pense qu’il n’est pas si « grave que cela » mais si j’ose entrer dans cette plaie du Seigneur, il me promet la guérison et l’Amour de Jésus va l’emporter sur l’attachement que j’ai à mon péché !

 

Entre dans ses plaies et contemple cet amour de son cœur pour toi, pour moi, pour tous » dit encore Notre Pape François

Voilà la vérité du cœur de Jésus révélée pour éclairer et embraser les cœurs des hommes !

 

Quelle est notre part ?

Entrer dans ses plaies, Jésus nous y attend !

Le mystère de nos souffrances sont incluses dans celles de Jésus !

Elles sont comme prise en charge, recouvertes, consolées

Et, dans cette attitude : Au nom de Jésus-Christ : Soyons GUERIS !

Expérimentons le !

 

Tournons-nous enfin vers Marie pour qu’elle nous fasse comprendre le rôle proprement vital des plaies de son Fils pour notre progrès spirituel et la guérison de nos blessures. Demandons-lui le courage d’y pénétrer pour recevoir la grâce surnaturelle !

Mais le cœur de Marie a aussi besoin du baume d’un peu de tendresse, même muette et confuse !

Confuse oui parce que je sais qu’elle sait que je ne suis pas étranger aux plaies de son Fils !

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